Lettre de démission de la CGA par une anarcha-féministe

Encore une fois un témoignage du combat féministe au sein d’organisations qui se proclament libertaires et contre toutes les dominations, mais qui, sous couverts de motions plus ou moins féministes, ne font que reproduire le patriarcat ….

De combien d’anarcha-féministes faut il se débarrasser pour écrire une motion anti-patriarcale à la CGA ? Étant donné les récentes lettres de démissions des anarcha-féministes de la F.A. Il est important de rappeler les événements qui se sont déroulés en 2011 à la CGA, à titre d’information et afin qu’il n’y ait pas de récupération éventuelle de leur démission par la CGA. Le baratin de recrutement étant actuellement basé principalement sur une dénigration des autres organisations et pour la FA l’argument est de dire qu’elle est anti-féminisme alors que la CGA, ben non, hein…

En 2011, la CGA entame un travail sur l’anti-patriarcat suite à l’adhésion du Groupe Anarchiste de Bordeaux (GAB) à la CGA. Les pratiques politiques du GAB sont marquées par l’anti-patriarcat et une présence importante d’anarcha-féministes au sein du groupe.

Lors du travail sur l’anti-patriarcat qui consistait entre autre à l’écriture d’une motion antipatriarcale des positions politiques sexistes, misogynes, lesbophobes, anti-féministes, masculinistes ont été posé à plusieurs reprises par des groupes (Mata Negra, Perpignan, Toulouse, Montpellier) et des militants dans des documents internes ou en Réunions de Coordination contre les femmes et les anarchistes féministes.

Le GAB s’est très investi dans l’écriture de la motion mais face à l’impasse et aux réactions patriarcales le GAB s’est dé-fédéré de la CGA en plein travail sur la motion en juillet 2011. Afin d’avoir toutes les informations internes j’ai attendu le vote de la motion et j’ai démissionné en décembre 2011.

Les violences sexistes ont attaqué par définition toutes les femmes et surtout les militantes anarchistes-féministes et les groupes portant des positions anti-patriarcales ces groupes étaient le GAB, le Groupe des Anarchistes Lille et Environ (GDALE) et le Groupe de Saint Denis jusqu’à ce que celui ci explose étant donné les divergences sur l’idée de riposte à mener contre les positions politiques énumérées plus haut.

Le travail de la motion a été une remise en ordre patriarcale et non pas un espace de discussion et de partage théorique et pratique. Cette remise en ordre s’est fait par la neutralisation des « ennemies intérieures » par le lynchage, la calomnie, l’insulte, le mépris, l’assignation au silence, la menace… Mais aussi par des pratiques bureaucratique du secrétariat de Toulouse et du mandaté au ressource numérique de Montpellier. Les positions politiques sexistes, misogynes, lesbophobes, anti-féministe, masculinistes ont été posés par Mata Negra, Perpignan, Toulouse et Montpellier et la lâcheté politiques d’autre groupe (Lyon) ou camarade (pour Saint Denis) ont isolés les anarcha-féministes qui en accord avec leur principes et leurs pratiques n’ont pas fermés leur gueule et ont été exclues de manière informelle. Connaissant l’enchaînement des attaques masculinistes par cœur j’ai préféré démissionner étant donné l’absence d’alliées tant anarcha-féministe au niveau du groupe de St Denis, qu’au niveau fédéral (après la démission de Bordeaux).

Les principaux problèmes ont été posés par l’organisation sur :

Les questions des violences masculines faites contre les femmes.

L’autonomie anarchiste-féministe dont la non mixité.

L’autodéfense individuelle et collective des femmes.

La motion anti-patriarcale de la CGA (on peut lire dans la présentation d’un ouvrage de 2013 « Rupture Anarchiste et Trahison pro-féministe, écrits et échanges de Léo Thiers Vidal ») est « étonnante de radicalité ».

Le texte de motion est une vitrine qui ne cache rien de mieux que ce qui est communément entendu de la F.A concernant ces questions. Il n’y a aucun travail réel possible à mener à la CGA comme à la FA. Loin d’être une affaires de personnes, (ce n’est pas parce la CGA a été formé par des anciens de la F.A) : les hommes ont le pouvoir et sont l’organisation, les structures formelles et informelles de l’organisation sont hétéro-sexiste.

Une forme de contestation « féminine » naïve, déconnectée des événements qui ont eu lieu (celles qui se sont dissociées des anarcha-féministes pendant le travail sur la motion) est toléré par l’organisation.

La CGA comme la F.A est une organisation anarchiste parcellaire à lutte des classes ”moyenne”, andro-centré de part sa composition sociale mais aussi de part toutes les actions politiques anarchistes ou non qui y sont menées pour que ça soit ainsi.

J’ai quitté la CGA surtout en raison de l’absence d’alliées tant anarcha-féministe au niveau du groupe de St Denis, qu’au niveau fédéral (après la démission de Bordeaux) : de l’impossibilité de riposter. Je suis partie aussi en raison des dérives bureaucratiques et sectaires et de l’absence de volonté de mettre les choses à plat au sein de l’organisation tant sur le fonctionnement anti-autoritaire que sur l’anti-patriarcat.

J’aurais fini par quitter la CGA pour un ensemble de problèmes latents mais aussi en rapport avec des questions de classe et sur la pertinence, sous cette forme, de l’organisation.

Vicente

Contact mail a destination des anarcha-féministes organisées ou non :

a n a r c h a – f e m i n i s t e (A) r i s e u p . n e t

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